Il y a plusieurs mois, lorsque Fabrice nous propose, avec mon pote Steph de nous faire découvrir quelques-uns de ses spots à carpes et barbeaux de la province d’Aragon, en Espagne, il n’a pas eu besoin de beaucoup argumenter la chose!
En effet, la pêche de la carpe à la mouche me passionne de plus en plus, et je ne parle pas de Stéphane qui rêve depuis un moment de ce poisson au bout d’une canne à mouche… En plus des carpes, Fab nous explique qu’il pourrait également avoir moyen de prendre des barbeaux en sèche (particularité locale)…
J’embarque donc dimanche matin, et après une grosse heure de vol, Steph me récupère à Blagnac avec son van (notre future « maison » pour quelques jours); Direction ensuite les Gaves pour récupérer notre « guide ». C’est la première fois que je viens dans le Béarn, et on en profite pour faire une petite pause le long de ces magnifiques rivières…
Allez, il est temps de faire cap au Sud afin de se rapprocher des spots! Nous passerons la nuit dans une petite clairière Pyrénéenne, juste derrière la frontière. Le lendemain, aussi impatient que des gamins le jour de Noël, nous buvons notre café à la hâte, puis dévalons la route pour enfin arriver sur le premier secteur. Le secteur semble avoir un niveau un peu bas, mais il y a 2 jolis flats (hauts fond) à explorer!
Afin de garder un maximum de sensations, nous pêcherons avec un ensemble pour soie de 6 et une pointe de 15 centièmes, voir 18 pour les endroits plus encombrés.
Je vais ouvrir le bal par une magnifique casse! En effet à peine la mouche tombée à l’eau, le poisson se jette littéralement sur mon « espèce de gamarre » (petite crevette d’eau douce), et ainsi surpris, s’en suit un ferrage réflexe beaucoup trop appuyé…
Par la suite nous prenons nos marques, et les poissons s’enchainent. Nous ferons une dizaine de carpes entre une et six livres, au cours de la matinée, à tous les trois. LA mouche de cette zone sera un gros chironome rouge (en bodyglass ou vinylrib) sur un hameçon courbe n°8
L’après-midi, nous remontons dans le Rio qui alimente cette retenue; Sur ce secteur, ce sera essentiellement les barbeaux « qui font la loi », mais on pourra également y trouver quelques carpes dans les parties plus calmes.
Ici les barbeaux n’ont vraiment pas le même comportement qu’en France… Chez nous, il faut bien leur amener dans le bec, alors que là, pas de souci, les gaillards se déplacent volontiers pour intercepter nos mouches!!! Ces dernières seront ici plus lourdes à cause du courant; Pour ma part j’utiliserai une Oreille de lièvre sur hameçon de 10 avec une bille en tungstène 3.5mm or, alors que Fabrice nous sortira une mouche aussi lourde mais plus sombre, et avec des legs (élastiques).
Bien que faisant des écarts, ces derniers ne sont pas toujours faciles à ferrer car leur bouche située dessous et bien en arrière du museau; Fab en habitué des lieux s’en sortira un petit mieux que nous, mais nous ne déméritons pas non plus!!!
Après avoir réussi à leurrer une des rares carpes vus dans ce Rio, nous finissons par tomber sur la « spécificité » de la zone : une paire de barbeaux en train de gober! Malheureusement après 3 ou 4 présentations, les coquins repartent dans le courant… Dommage, mais que c’est beau à voir gober délicatement, le corps totalement à la verticale pour pouvoir intercepter les mouches qui dérivent!
C’est la fin d’après-midi et il est temps de refaire le plein du van, avant de prendre la route du secteur suivant. Après une gamelle de pâte et quelques San Miguel, les premières gouttes de pluie arrivent… Les précipitations dureront toute la nuit, et au petit matin, nous avons peur que cela « cale » les poissons, voire pire, teinte la rivière…
Mais après avoir englouti un café et enfilé les waders, nous sommes rassurés : le Rio qui coule tranquillement ici, est relativement claire, et on ne tarde pas à apercevoir les premières carpes…
Les gaillards me laissent attaquer le premier et je suis un groupe de 3 carpes qui dévalent avant de s’installer dans une petite retourne. Les 3 mémères s’alimentent tranquillement et je tente la plus jolie… Posé 20cm devant « son groin » ; A l’impact, elle s’avance tranquillement et propulse ses lèvres en avant afin d’engloutir mon imitation. Un ferrage bien dosé et la belle file déjà vers le profond pour essayer de trouver refuge vers des cailloux ou autres racines… J’arrive à lui faire éviter 2 ou 3 obstacles, mais elle finit par se « soucher » dans des racines sur la berge en face… Je relâche doucement la pression et doucement j’essaie de la contourner par l’aval pour tenter d’essayer de la sortir par un autre angle…
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