En aout dernier, je venais de finir mon déménagement et je n'avais pas touché une canne depuis plusieurs semaines. En manque chronique de pêche, il ne m'a fallu que seulement 1/4 de seconde de réflexion pour répondre positivement à l'invitation de mon ami Pascal pour aller le rejoindre en Loire : les silures étaient très actif la semaine précédente. Il fait encore nuit quand je pars de Paris et j'avale rapidement les kilomètres qui me séparent d'Orléans. Arrivé à la mise à l'eau au petit jour, nous montons les cannes à silure et je prends quand même une petite ML au cas où les aspes soient actifs... En effet, la population d'aspes a littéralement explosée en Loire entre Anger et Orléans. Ils s'en prends même jusqu'à Nevers. Le phénomène n'est pas nouveau car Pascal en avait capturé un de 70cm en pêchant le silure au poisson nageur en 2006. Mais c'est la première année que la population est suffisament dense pour pouvoir la pêcher spécifiquement. Ca présage un bel avenir...
Nous attaquons les premiers postes à silure sans succès. Les conditions sont pourtant parfaites mais les gros moustachus ne sont pas enclins à manger du plastique. Pascal connait la rivière comme sa poche, je suis persuadé que nos poissons nageurs leurs passent devant la gueule mais rien n'y fait... Avec le soleil qui monte, les ablettes se rassemblent le long des bancs de sable et les premières chassent éclattent. Contrairement aux silures, les aspes sont au casse croute. Les chasses sont rapides, il faut lancer loin et très vite. Avec ma petite tresse en 13/100, un 25/100 en pointe et un stick bait High Roller de 8cm, j'ai l'ensemble parfait et il ne se passe pas 2 min avant que le premier aspe engloutisse le leurre. Pendant une heure, nous nous passons chacun notre tour la canne avec Pascal et enchainons les aspes les uns après les autres. Ils ne sont pas bien gros, entre 40 et 55cm, mais la touche en surface est explosive et le combat sur ligne fine est sympa. Pascal touche même un chevesne de compétition ! Après en avoir piqué une bonne dizaine, logiquement, les touches se raréfient et nous repartons traquer les silures.
Nous passons plusieurs heures sans aucune touche. Les silures de Loire sont très gros et aussi très malin. J'adore cette pêche car il est possible à chaque coup de ligne de toucher un poisson de plus de 100kg. Il faut se tenir prêt à lever le poids en quelques secondes, démarer le moteur et assurer un combat dans les courants. Pascal me dit : ''j'ai pris un 2m30 la semaine dernière ici''. Suivant ses conseils, je lance dans une petite veine d'eau et bang !! Je passe à l'avant du bateau, le poids est levé. Pas la peine de démarrer le moteur, le silure se charge de nous déplacer ! Les silures de Loires sont de super combatants. Le bateau tourne comme une toupie, le frein du saltiga 4500 est très fort et comme le poisson ne peut pas faire de rush, il tire comme une mule et n'est pas content du tout ! Ce n'est pas le monstre attendu, mais un joli silure quand même d'un peu moins de 2m. Après la traditionnelle photo, il repart lentement dans l'eau claire de la Loire. Quel bonheur de relâcher un beau poisson et de le partager avec un ami.
Après avoir pris ce poisson, nous changeons de poste et nous ancrons dans une grande veine d'eau, lente et puissante. Pascal pêche le silure et je peigne l'eau au stick bait. En passant ce matin, nous avions vu quelques chasses d'apses sporadiques mais surement de très gros poissons. Alors que nous lançons depuis une demie heure, mon High Roller est gobé dans une attaque digne d'une carangue. Au ferrage, je sent rapidement que l'adversaire est sérieux. Je me régale tout le long du combat. En 25/100, l'erreur n'est pas permise. Il se passe au moins 5 minutes avant que nous voyons le poisson passer sous le bateau : c'est un aspe et un gros ! Bien évidement, j'ai oublié mon fish grip dans la voiture en partant. Attraper un aspe de 50cm à la main est une chose, mais un de presque 80cm en est une autre ! Je dois m'y prendre à plusieurs fois pour l'attraper sans me mettre un triple dans la main. Ca y est ! Il est dans le bateau, quel poisson ! C'est le plus gros que Pascal ait vu. Nous admirons ce poisson aux formes parfaites. Quel beau prédateur...
Nous le relâchons après l'avoir laissé reprendre ses esprits face au courant. Je téléphone à mon ami Fred Brilloux qui est en guidage 100km en aval sur la Vienne. Je sais que lui aussi pêche des gros aspes et je partage avec lui ce moment de bonheur. Celui la est à priori un des plus gros dont il a entendu parler.
Je laisse avec plaisir la canne à Pascal qui capture deux autres aspes avant la tombée de la nuit et nous rentrons à la mise à l'eau. Quelle journée !! Encore une fois, on a pu vérifier la supériorité des leurres silencieux pour tromper les gros poissons. A ce jeux là, le High Roller en bois est parfait.
Je rentre sur Paris avec une bonne odeur de poisson qui imprègne mon Tshirt est un sourire qui ne me quitte pas durant tout le trajet. Vivement juin l'année prochaine : les aspes de Loire auront encore grossi !!
Alban